Magazine 64 - N°62
Jean-Claude Labat
Déneigeur à La Pierre-Saint-Martin
mercredi 11 juin 2014 - 16h02 — mis à jour vendredi 25 juillet 2014 - 09h37
De mi-novembre à mi-avril, les équipes techniques du Conseil général sont en poste dans les cols pyrénéens pour assurer l’accessibilité des routes. Reportage.
Il est 5 heures lorsque le réveil sonne. Ici, à 1 800 mètres d’altitude, de gros flocons n’ont cessé de tomber pendant la nuit. Une habitude pour Jean-Claude Labat. Depuis 1999, de mi-novembre à mi-avril, il prend ses quartiers au centre de déneigement de La Pierre-Saint Martin. Des périodes de cinq jours qui reviennent toutes les trois semaines. « Je suis volontaire, au même titre que mes collègues, pour effectuer ces missions », explique cet agent du Conseil général. Le reste du temps, il est chargé de l’entretien et de l’exploitation des infrastructures routières, à l’agence technique de Saint-Jean-Pied-de-Port. 6 heures. Les saleuses et autres chasse-neige se mettent en marche. Jean-Claude Labat force la voix pour se faire entendre dans le bruit des moteurs : « Notre priorité est que l’accès à la station, depuis Pau, soit fin prêt à 8 h 30, avant l’arrivée des premiers skieurs. »
Jean-Claude Labat délivre à son chef de centre les informations destinées aux affichages routiers situés à Pau et Oloron : route dégagée, chaînes obligatoires. Ces mêmes informations, actualisées trois fois par jour, sont mises simultanément en ligne sur cg64.fr. 9 heures. Sur les routes, machines et agents sont à la manoeuvre. Il faut évacuer la neige, élargir les voies. Au total, 45 kilomètres de route en direction d’Arette, de la frontière espagnole, de Sainte-Engrâce ou de Lées-Athas. Dans les lacets qui filent vers les sommets, le décor est à couper le souffle. L’opération n’a cependant rien d’une promenade de santé. Un maître-mot est en permanence à l’esprit : la sécurité. « Quand nous travaillons, la route est toujours ouverte. Nous sommes au milieu de la circulation et il faut toujours garder un oeil sur les voitures », rappelle Jean-Claude Labat. Autre mesure indispensable : en cas de visibilité nulle, des jalons sont disposés tous les 50 mètres. 14 heures. Après la pause déjeuner, direction la frontière. En haut du col, à 1 950 mètres d’altitude, la nature effectue son travail de sape. En un quart d’heure, le vent a ramené la neige sur la route. Il faut gratter à nouveau. 15 h 30. Les routes sont dégagées, la météo est clémente. Les engins peuvent regagner le centre pour un nettoyage et des travaux de maintenance. 18 heures. Fin de journée pour tout le monde. On rigole entre collègues, on passe quelques coups de fil à la famille. La nuit arrive. Dehors, la neige s’est de nouveau mise à tomber.
En bref
Précipitations, risques de chutes de neige, sens et force du vent… les équipes de déneigement s’appuient sur des données météorologiques mises à jour par Météo France. Un ordinateur donne au chef de centre les tendances heure par heure. Ces informations, complétées par des observations de terrain, permettent d’anticiper les besoins de déneigement.
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